Racin’Air

“L’évolution du secteur de la multiplication par bouturage subit en France une lente érosion d’années en années et le taux de couverture (exportation/importation) de cette activité s’est fortement dégradé depuis 20 ans. Or l’approvisionnement en jeunes plants issus de boutures, avec un positionnement en amont des filières, est une composante stratégique essentielle pour plusieurs filières économiques telles que l’horticulture ornementale, les Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales (PPAM), les petits fruits. En horticulture ornementale, cette situation entraîne une forte dépendance vis-à-vis des multiplicateurs étrangers et une fragilisation de la filière. Des innovations doivent être apportées pour renforcer la compétitivité des multiplicateurs français et relocaliser en France la production de jeunes plants.

L’objectif du projet Racin’Air est de développer une nouvelle méthode de multiplication des plantes, le bouturage par aéroponie. Cette technique pourrait se substituer au bouturage sur substrat qui est la technique de multiplication végétative de référence utilisée en horticulture ornementale et dans plusieurs autres filières végétales comme celles des PPAM, des petits fruits ou du houblon.

En effet, le bouturage sur substrat impose une longue phase d’enracinement en conditions humides pour éviter la déshydratation des boutures. Ces conditions accroissent fortement les risques d’anoxies à la base des boutures. Or, ce facteur a été identifié comme un facteur limitant la rhizogenèse, en particulier pour les espèces possédant un enracinement lent comme les arbustes. Ces conditions augmentent également les risques d’apparition de maladies et la nécessité d’utiliser des produits phytosanitaires.

Le bouturage par aéroponie est en mesure de limiter fortement ces difficultés tout en accélérant l’enracinement comme le montrent des résultats antérieurs.

Toutefois, il n’existe pas pour le moment de technique utilisant ce dispositif de bouturage permettant de produire de grandes quantités de jeunes plants à un coût acceptable pour intéresser la production.

Pour cela, il est nécessaire de transposer à l’échelle industrielle le bouturage par aéroponie et assurer le transfert de la méthode aux multiplicateurs et aux producteurs français. A cette fin, une démarche de co-innovation aboutissant à l’étude, la construction et à l’évaluation d’un dispositif pilote pour développer le procédé est proposée ainsi qu’une étude économique et sociologique pour préciser l’acceptabilité de cette technique. L’enseignement agricole pour former des étudiants à de nouvelles techniques de multiplication est également intégré à ce projet.”